Malgré les innombrables traces (gravures et dessins) laissés sur les parois des tombes de l’ancienne Egypte, depuis l’Ancien Empire ( 2686 à 2191 av J-C) jusqu’à l’arrivée d’Alexandre le Grand en Egypte (332 av J-C), l’origine du Tahtib reste une énigme.
Description du Tahtib à l’époque du Pharaon Sahourê
Les codes du Tahtib s’établissent vers 3200 av J-C, comme l’ont montré les fouilles menées par le célèbre égyptologue Zahi Hawass dans la région d’Abou Sir, à mi-chemin entre les pyramides de Saqqara et celles de Guizeh, pour lesquelles j’ai produit les publications scientifiques. L’histoire de ces découvertes remonte à 1994, lorsque Z Hawass trouve les vestiges de la chaussée de Sahourê, 2ème roi de la Vème dynastie.
Les gravures ainsi dévoilées présentent sur des lignes horizontales plusieurs séries de scènes d’activités physiques (Fig. 3). De haut en bas, nous voyons le tir à l’arc, sur la 2nde ligne le Tahtib, sur la 3ème ligne la lutte libre. Ces gravures remarquables mettent en scène des instructeurs et leurs jeunes élèves. C’est une première à double titre qui démontre la place proéminente du Tahtib et de sa sophistication :
- - Des scènes de Tahtib sur les parois de pyramides de rois de l’ancien Empire,
- - Des vues d’instructeurs qui encouragent leurs élèves et qui les forment aux codes du Tahtib
Placé entre le tir à l’arc et la lutte libre, le Tahtib figure sur le podium des activités physiques de l’ancienne Egypte digne de figurer sur les pyramides des rois de l’Ancien Empire.
Le Tahtib figure autant sur les parois des pyramides royales que celle de nombreuses tombes. Le Tahtib n’était donc pas réservé à une classe sociale spécifique mais partagé par tous. Les raisons sont multiples :
- - L’ancienneté de la pratique, antérieure à l’apparition des classes sociales en Egypte,
- - Le rôle du bâton et son symbole,
Le mot « souverain » s’écrit avec le dessin du bâton. Tout homme, peut s’en emparer pour exprimer son rôle et son autorité. De nos jours, en Haute Egypte, les villageois en témoignent fièrement.
Ref, Tarek El Awady, Février 2012, Directeur du Musée du Caire et Chef des fouilles du site d’Abou Sir